Une recette macrobiotique
Cette recette, je la dois à ma professeure de cuisine macrobiotique, Rosa Tugores, qui vit sur l’île de Majorque dans les Baléares. C’est en fait une version végétalienne d’une recette traditionnelle que l’on appelle la soubressade ou sobrassada en espagnol, qui est une sorte de charcuterie réalisée avec de la viande de porc et du piment. En quoi la version que je propose ici est donc macrobiotique ? Elle l’est dans le sens où il y a une intention de proposer une alternative saine qui ait un effet positif sur l’organisme en lui apportant des sels minéraux, des oligo-éléments essentiels ainsi des enzymes et des levures.
Les bienfaits des algues et du miso
Parmi les ingrédients spécifiques utilisés dans cette recette, que l’on retrouve beaucoup dans la macrobiotique, il y a les algues (ici les spaghettis de la mer), le miso (ici d’orge) et la tahin (purée de sésame). En plus d’être riche en nutriments, ces trois ingrédients ici combinés apportent une onctuosité et un goût extraordinaire à ce caviar. Les algues himanthalia elongata sont très riches en iode et en vitamine C, le miso constitue lui un apport intéressant de protéines végétales et de levures aux propriétés probiotiques. Le tahin apporte quant à lui du magnésium, du calcium ou encore du phosphore à l’organisme, assurant le tonus musculaire, la densité osseuse ou encore le tonus de la peau.
Allier plaisir et santé
Dans ce genre de recettes macrobiotiques, on arrive à conjuguer le plaisir gustatif avec les bienfaits pour la santé, c’est il me semble un apport considérable de la cuisine macrobiotique dans notre paysage gastronomique. On peut dire que cette approche de l’alimentation s’appuie sur des pratiques alimentaires ancestrales qui sont reliées à la cosmogonie et la philosophie extrême-orientale que l’on retrouve au Japon, en Chine ou en Corée. Traditionnellement, ces cultures pratiquaient un mode d’alimentation dans lequel l’aliment était considéré comme une médecine en soi. Les connaissances scientifiques actuelles viennent également appuyer la pertinence d’introduire certaines catégories d’aliments naturels comme les algues de mer ou le miso. Ce qui fait de la macrobiotique une approche de la vie et de l’alimentation profondément enracinée dans une tradition millénaire, tout en restant en cohérence avec notre époque actuelle, avec ses conditions de vie spécifiques.
Voici voir de plus près cette recette de caviar de poivrons rouges :
Ingrédients pour un gros pot de caviar / Temps de cuisson : 50 minutes / Temps de réalisation : 30 minutes / Difficulté : facile
Ingrédients :
- 5 gros poivrons rouges
- 60 g de spaghettis de mer frais ou 30 g de secs
- 2 bonnes c. à s. de tahin (purée de sésame)
- 1 bonne c. à s. de miso d’orge (ou un autre)
- 1 c. à c. de paprika (nature ou fumé)
- 1 bonne pincée de poivre
- 1 bonne pincée de graines de fenouil
- 1 ou 2 feuilles de fenouil (décoration)
- Huile d’olive
- Sel (gros ou fin)
- Eau
Réalisation :
1 – Lavez les poivrons et placez-les dans un plat à gratin allant au four. Saupoudrez-les de sel fin, versez un filet d’huile d’olive par-dessus ainsi qu’un tout petit filet d’eau pour éviter qu’ils ne collent au fond du plat. Placez-les dans votre four préchauffé à 200 ° pendant 50 minutes environ. Ils sont cuits lorsqu’ils sont bien ramollis, bien colorés en surface et qu’ils ont rendu un peu du jus.
2 – Durant la cuisson des poivrons, réalisez la cuisson des algues. S’il s’agit d’algues fraîches, faites-les cuire dans de l’eau (juste de quoi les recouvrir) pendant 15 minutes. Dans le cas des algues sèches, faites-les simplement tremper dans de l’eau tiède pendant 30 minutes et cuisez-les 10 minutes. Les algues sont cuites lorsqu’elles sont tendres. Réservez-les.
3 – Quand les poivrons sont rôtis, laissez-les refroidir puis retirez-leur la peau (normalement, elle se retire facilement quand ils sont bien rôtis). Retirez aussi le pédoncule (la queue verte) ainsi que toutes les graines à l’intérieur. Réservez la chaire dans un bol. Égouttez les spaghettis de la mer et réservez-les. L’eau de cuisson peut vous servir à arroser des plantes une fois refroidie ou peut servir de bouillon pour cuire des pâtes ou du riz. Elle donnera un puissant goût iodé…
4 – Pour mélanger tous les ingrédients ensemble, il y a plusieurs options : soit dans le bol d’un blender, soit avec un robot de cuisine ou bien encore dans un pot assez large et grand et vous y plongez le mixeur plongeant. J’aime personnellement le faire dans un pot dans lequel je conserverai le caviar par la suite, de plus, cela fait moins de vaisselle à laver…
5 – Mettez tous les ingrédients : chaire de poivrons, spaghettis de mer, tahin, miso, paprika, poivre et graines de fenouil dans le pot ou le bol du robot. Broyez le tout jusqu’à obtenir une texture crémeuse, ni trop liquide, ni trop épaisse, qui vous permettra d’étaler aisément le caviar de poivrons sur une tranche de pain. Goûtez à votre réalisation et rectifiez l’assaisonnement si vous trouvez qu’il manque quelque chose pour équilibrer son goût : un peu d’huile d’olive, de miso, de tahin ou une pincée de poivre ou de paprika. Cette étape est cruciale afin d’arriver à un résultat satisfaisant et à votre goût.
6 – Ça y est, votre caviar aux poivrons rouges et aux spaghettis de mer est prêt ! Vous pouvez le tartiner sur des tranches de pain ou sur des morceaux de légumes crus à en guise d’apéritif. Vous pouvez aussi la faire un peu plus liquide et vous en servir de sauce pour accompagner une céréale (riz, sarrasin, pâtes…) ou des pommes de terre, c’est une très bonne sauce d’accompagnement pour les féculents.
7 – Voilà pour la recette de caviar de poivrons rouges, n’hésitez pas à me faire part de vos commentaires lorsque vous l’aurez expérimenté en cuisine. À bientôt !