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Qu’est-ce que peut nous apporter de plus le fait de manger « en pleine conscience », si l’on fait déjà attention à la qualité des aliments que l’on mange au quotidien ? Est-ce que manger en pleine conscience signifie se priver de la convivialité des repas ?

Le soin porté à composer son assiette, l’équilibre des éléments, des couleurs, tout cela favorisera la prise du repas en pleine conscience.

Commençons tout d’abord par définir le sens de : « manger en pleine conscience » avant d’en connaître les bienfaits. Lorsque l’on mange en étant pleinement conscient, on se consacre complètement à l’acte de se nourrir, ce qui permet de vivre à 100 % l’expérience d’un repas et toutes les sensations physiques qui l’accompagnent : les saveurs, les goûts, les odeurs, le visuel, les sons externes et internes, les sensations physiques… Ce qui implique de se couper des différentes distractions comme la télévision, la radio ou le bavardage excessif qui nous empêchent de rentrer en profondeur dans cette expérience sensorielle qui implique tous nos sens.

Maintenant que nous avons défini le fait de manger en pleine conscience, intéressons-nous aux bienfaits de cette pratique :

1 – Une meilleure mastication et une meilleure digestion En effet, lorsque l’on mange un repas en pleine conscience, on porte naturellement plus d’attention à la mastication de chaque bouchée de nourriture. Il en découlera une multitude de bénéfices sur la santé et notamment sur la digestion et l’assimilation de notre bol alimentaire. On dit souvent : « la digestion commence dans la bouche ». En faisant travailler sérieusement sa mâchoire, c’est-à-dire en mastiquant 20 à 30 fois minimum chaque bouchée, des enzymes digestives, comme l’amylase, sont sécrétées par les glandes salivaires. Elles vont permettre de décomposer l’amidon des céréales en maltose, rendant ainsi disponible pour le corps les nutriments présents dans les aliments. Dans certains livres de macrobiotique, on lit parfois qu’il faudrait même mastiquer jusqu’à 60 fois chaque bouchée ! Je vous propose de commencer par 20 à 30 fois. Si vous avez la mauvaise habitude de ne pas mastiquer suffisamment, cela vous demandera déjà beaucoup de concentration. L’idée est simple : il faut réussir à transformer les aliments solides en liquides, et il faut mastiquer les liquides comme s’il s’agissait d’aliments solides. De cette manière, lorsque cette « soupe chaude » qui est le fruit de notre mastication, parvient à notre estomac, le travail de décomposition des molécules complexes, comme les protéines ou les polysaccharides, en molécules plus simples, se fera plus efficacement. Tout le travail de la digestion s’en trouvera soulagé, il en sera alors fini des sensations de lourdeurs postprandiales et des digestions bruyantes…

2 – Un vrai moment de détente et de relaxation Manger en pleine conscience, dans un environnement coupé des perturbations occasionnées par les écrans, la radio et des discussions sollicitant notre attention, c’est s’offrir un moment de profonde détente. Nos vies modernes, souvent très agitées, provoquent en nous beaucoup de stress, de tensions et parfois de mal-être. C’est pourquoi il est fondamental de recréer des espaces de paix, de relaxation, où l’on peut laisser de côté ses préoccupations et centrer son attention sur des activités vitales comme manger, marcher ou respirer. Lorsque ces moments de vie bénéficient de toute notre attention, de notre pleine conscience, ils se transformeront en opportunités pour évacuer le stress, qui nous parasite si on lui laisse du terrain. « C’est une chose de l’admettre, mais c’est moins évident de le mettre en pratique » penserez-vous peut-être. En réalité, l’étape la plus difficile réside dans le changement d’habitude, cela vaut pour beaucoup de choses dans la vie. Mais je vous assure qu’une fois que l’on est parvenu à instaurer un nouveau rituel dans son quotidien comme de manger en pleine conscience, et surtout lorsque l’on en a éprouvé les bienfaits, on ne peut plus s’en passer.

3 – Un moment de partage et de convivialité Il est important de ne pas tomber dans le piège selon lequel la pleine conscience rimerait avec austérité et la fin de la convivialité, car c’est tout le contraire ! Quand vous êtes en famille ou bien entre amis·es, vous pouvez parfaitement manger en pleine conscience, c’est-à-dire être présent à l’expérience de nourrir votre corps et vos sens, et être présent aux personnes qui vous entourent. Votre pratique de la pleine conscience aidera même votre entourage à développer davantage d’attention lorsqu’ils mangent, ainsi qu’à développer en eux un sentiment de gratitude envers la nature et tous les éléments. Il ne s’agit pas forcément de rester muet pendant tout le repas, bien que cette expérience soit fabuleuse, mais plutôt de se rappeler que notre assiette remplie de bonne nourriture nécessite notre attention. Et si au cours du repas, les discussions glissent sur des sujets « à risque » comme la politique ou l’avenir de la planète, sur lesquels on risque de s’impliquer émotionnellement et de perdre notre attention sur l’acte de manger, vous pouvez ramener l’attention de vos convives en faisant une remarque positive sur la qualité de la nourriture. Du type : « Que cette sauce est délicieuse, il faudra vraiment que tu me donnes ta recette !  » ou bien « La cuisson de ces légumes est vraiment parfaite, je n’arrive jamais à un résultat aussi satisfaisant ! » C’est assez efficace pour recentrer l’attention de tout le monde sur le contenu de leur assiette, essayez, vous verrez…

4 – Développer plus de gratitude Lorsque l’on mange de cette manière, on développe naturellement de la gratitude, un sentiment de reconnaissance infini envers tous les êtres et tous les éléments qui ont contribué à nous offrir la nourriture. Lorsque l’on mange d’une façon mécanique, sans être réellement attentif ni concentré à ce que l’on fait, on engloutit machinalement, juste pour remplir son ventre et ne plus ressentir la faim. Il est alors impossible dans ce cas de ressentir de la gratitude envers qui que ce soit. C’est pour cette raison, entre autres, que toutes les religions, toutes les traditions spirituelles du monde ont développé des formules sous forme de prières afin de bénir la nourriture. Le bénédicité, cela signifie simplement dire du bien de quelqu’un, de personnes réelles, ou de Dieu, des forces de la nature, de la Terre-Mère… Ces prières, ces formules et ces pensées empreintes de gratitude qui introduisent l’acte de se nourrir sont soigneusement observées depuis des temps anciens pour rappeler le caractère sacré du repas, pour resituer la place des êtres humains sur la Terre et dans l’univers. Le simple fait de centrer son attention sur chacune des bouchées, sur l’ensemble des sensations qui composent l’expérience de notre repas, contribuera fortement à développer en nous un sentiment de gratitude et d’humilité. Nous devenons ainsi plus sensibles à ce qui nous entoure, notre conscience s’élargit et de notre être grandit…

Pour conclure et afin de répondre à la question posée en introduction, le fait de manger en pleine conscience ne s’oppose pas au fait d’être attentif à la qualité des aliments que l’on choisit de mettre de son assiette. Au contraire, le cumul de ces attentions portées à son alimentation ne fera qu’augmenter ses bienfaits. Ainsi, si l’on choisit de manger des aliments issus d’une agriculture respectueuse du vivant, produits par des paysans locaux ou même de son propre jardin, que l’on consacre du temps à les cuisiner avec amour et que l’on prend le temps de les savourer avec gratitude et en pleine conscience : les bienfaits sur le corps et sur l’esprit seront infinis ! Alors pourquoi ne pas essayer de manger en pleine conscience dès le prochain repas ?

N’hésitez pas à me laisser vos commentaires et vos partages sur ce sujet si passionnant.

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