Soupe de gaillet gratteron à la polenta
Soupe de gaillet gratteron à la polenta

Je vous propose aujourd’hui une soupe printanière que je trouve assez originale. Elle sort de l’ordinaire premièrement, car elle a dans sa composition une plante sauvage : le gaillet gratteron, et une céréale : le maïs sous forme de polenta.

Le gaillet gratteron

C’est une plante des plus banales, voir envahissante dans la plupart des jardins, si bien qu’on ne lui prête guère notre attention, seuls·es les fins connaisseurs·ses savent qu’on peut s’en servir comme légume en cuisine… Elle est célèbre pour ses minuscules crochets qui lui permettent de s’accrocher au poils des animaux ou à nos vêtements. C’est de cette manière qu’elle parvient si bien à disséminer ses petites graines et qu’elle se développe ensuite n’importe où. Ce sont les jeunes sommités au début du printemps qui sont à mon goût le plus intéressants, car ses tiges deviennent rapidement très fibreuses ensuite. On lui attribue des vertus diurétiques, reminéralisantes et hypotensives. C’est une bonne plante « détox » à introduire dans son alimentation au cours du printemps. Elle appartient à la famille botanique des rubiacées, dans laquelle on trouve un arbuste tropical très célèbre, j’ai nommé le caféier ! On trouve aussi dans cette famille des plantes herbacées assez communes telles que la garance des teinturiers, connue pour ses propriétés tinctoriales, le caille-lait connue pour ses enzymes qui servaient à faire cailler le lait autrefois pour en faire du fromage, ou encore l’aspérule odorante qui lorsqu’on la fait sécher, dévoile un subtil parfois de vanille et qui sert à faire des bonnes tisanes ou à parfumer des desserts.

Jeune pousse de gaillet gratteron au début du mois d’avril

Sommité de gaillet gratteron accroché à une veste…

La polenta

La polenta de maïs dans cette recette sert d’épaississant, elle remplace un peu la pomme de terre en apportant de la consistance à la soupe. Je trouve cet ingrédient vraiment avantageux par rapport à la pomme de terre, car la polenta se conserve mieux, plusieurs mois ou années, à l’abri de la lumière et au sec. La polenta est aussi dotée d’un indice glycémique plus bas que celui de la pomme de terre, c’est-à-dire qu’elle n’induit pas autant de variation du niveau de sucre dans le sang que la pomme de terre, qui elle possède un indice glycémique très élevé et qui occasionne en conséquence de grandes variations de la glycémie (70 pour la polenta contre 80-90 pour la pomme de terre). Le profil nutritionnel de la polenta est en outre plus intéressant que celui de la pomme de terre, surtout si celle-ci est faite à base de maïs intégral (plus riche en minéraux et en vitamines que la version raffinée).

Voyons voir la recette de la soupe au gaillet gratteron et à la polenta en détails :

Recette pour 4 personnes / Temps de préparation : 20 min. / Temps de cuisson : 20 min. / Difficulté : facile

Ingrédients :

  • 1,2 l d’eau
  • 2 ou 3 oignons (selon la taille)
  • 80 g de polenta
  • 200 g de sommités de gaillet grateron
  • 2 c. à s. de miso de pois chiches ou de riz
  • Sel non raffiné et poivre
  • Gingembre frais (facultatif)
  • 1 c. à s. de jus de citron (facultatif)

Réalisation :

1 – Pelez les oignons puis émincez-les finement. Réservez-les.

2 – Lavez votre cueillette de sommités de gaillet grateron, égouttez-la et hachez-la finement au couteau. Réservez.

3 – Faites revenir vos oignons émincés dans une casserole avec un filet d’huile d’olive, remuez régulièrement. Au bout de cinq minutes, rajoutez le gaillet gratteron haché, remuez et laissez mijoter pendant deux minutes.

4 – Rajoutez progressivement de l’eau, il vous fera verser au total 1,2 l pour 4 personnes. Ajoutez une pincée de sel.

5 – Versez la polenta en pluie (pas tout d’un coup) quand l’eau est encore froide, sinon elle risque de faire des grumeaux. Remuez de temps en temps avec un fouet ou une cuillère pour qu’elle se dilue parfaitement pendant la cuisson.

6 – Laissez bouillir sur feu doux durant 5 à 10 minutes en remuant régulièrement, puis arrêtez le feu.

7 – Ajoutez la c. à s. de miso directement dans la soupe, sans le diluer.

8 – Pelez et râpez finement le gingembre frais, puis versez-le dans la soupe hors du feu. De même pour le jus de citron frais, rajoutez-le hors du feu à la fin de la cuisson. Le gingembre et le citron sont des touches facultatives, mais qui apportent un plus à cette soupe, le piquant du gingembre et l’acidité du citron sont très appréciables. Prenez garde à ne pas surdoser ces condiments. Enfin, broyez finement la soupe à l’aide d’un mixeur-plongeant. Versez de la soupe dans chaque bol et dégustez-la chaude en ajoutant 1 pincée d’herbes aromatiques (vert d’oignons, de poireaux, ail des ours ou persil frais) par-dessus, ce contraste est très appréciable, vous verrez…

9 – Si vous avez des champignons comme des pleurotes, vous pouvez les faire revenir dans une poêle avec un peu d’huile et en verser sur la soupe juste avant de la servir, comme sur la photo de présentation. J’y ai également ajouté quelques feuilles d’ail des ours très légèrement cuites, c’est une bonne association avec les champignons, un vrai régal ! Bonne expérience culinaire à vous.

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